Éviter la prochaine pandémie

Si les gouvernements ne prennent pas de mesures actives pour éviter la transmission de nouvelles maladies zoonotiques à l’homme, d’autres épidémies émergeront, avertit le rapport Prévenir de prochaines pandémies : les zoonoses et comment briser la chaîne de transmission, publié par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI) en juillet 2020.

Le rapport identifie sept tendances qui favorisent l’émergence des zoonoses, notamment la demande humaine accrue de protéines animales, l’intensification de pratiques agricoles non durables, l’utilisation et l’exploitation accrues des espèces sauvages et le changement climatique. Il estime que l’Afrique, qui a été confrontée à un certain nombre d’épidémies zoonotiques comme Ebola, pourrait apporter des solutions intéressantes pour lutter contre les futures épidémies.

Une « maladie zoonotique » ou « zoonose » est une maladie d’origine animale qui est transmise à l’homme. La COVID-19, qui a déjà provoqué plus d’un demi-million de décès dans le monde, provient probablement des chauves-souris. Mais la COVID-19 n’est que la plus récente d’un nombre croissant de maladies (Ebola, MERS, fièvre du Nil occidental, fièvre de la Vallée du Rift, etc.) dont la transmission de l’animal à l’homme a été intensifiée par les pressions anthropiques.

Chaque année, quelque 2 millions de personnes, principalement dans les pays à revenu faible et moyen, meurent de maladies zoonotiques négligées. Ces mêmes épidémies peuvent être à l’origine de maladies graves, de décès et de pertes de productivité dans les cheptels des pays en développement, un problème majeur qui maintient des centaines de millions de petits exploitants dans une pauvreté extrême. Au cours des deux dernières décennies, les maladies zoonotiques ont entrainé plus de 100 milliards d’USD de pertes économiques, hors coût de la pandémie de COVID-19 qui pourrait atteindre 9 billions d’USD dans les années à venir.

Les auteurs du rapport identifient l’approche « Un monde, une santé », qui réunit les expertises médicale, vétérinaire et environnementale, comme la méthode de prévention et de réponse la plus efficace aux épidémies et pandémies de zoonoses. Ils proposent dix mesures pratiques que les gouvernements peuvent prendre pour éviter l’apparition de nouvelles pandémies zoonotiques :

1. Investir dans des approches interdisciplinaires, notamment « Un monde, une santé » ;
2. Accroître la portée des enquêtes scientifiques sur les maladies zoonotiques ;
3. Améliorer les analyses coût-bénéfice des interventions en incluant la comptabilité financière exhaustive des impacts sociétaux des maladies ;
4. Sensibiliser le public aux maladies zoonotiques ;
5. Améliorer le suivi et la régulation des pratiques associées aux maladies zoonotiques, y compris des systèmes alimentaires ;
6. Encourager les pratiques de gestion durable des terres et développer des alternatives, qui ne s’appuient pas sur la destruction des habitats et de la biodiversité, pour améliorer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance ;
7. Améliorer la biosécurité et le contrôle, identifier les principaux facteurs des maladies émergentes chez les animaux d’élevage et encourager les mesures éprouvées de gestion et de contrôle des maladies zoonotiques ;
8. Appuyer une gestion durable des paysages terrestres et marins favorisant la coexistence durable entre l’agriculture et la vie sauvage ;
9. Renforcer les capacités des acteurs de la santé dans tous les pays ;
10. Mettre en œuvre l’approche « Un monde, une santé » dans la planification, la mise en œuvre et le suivi de l’utilisation des terres et du développement durable, entre autres.

Author: (PNUE/ile)

Pour en savoir plus et télécharger le rapport Prévenir de prochaines pandémies : les zoonoses et comment briser la chaîne de transmission, consultez le site Internet du PNUE