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Édition 2024 de l’Étude mondiale sur le rôle des femmes dans le développement
Le dernier rapport d’ONU Femmes révèle un élargissement des disparités de genre en matière de protection sociale (ensemble des politiques portant sur les prestations en espèces, les allocations chômage, les pensions de retraite et les soins de santé), ce qui rend les femmes et les filles plus vulnérables à la pauvreté. Publié en octobre 2024, le rapport montre qu’un nombre impressionnant de femmes et de filles (deux milliards) n’ont accès à aucune forme de protection sociale. Malgré des niveaux de protection sociale en hausse depuis 2015, les disparités de genre en la matière se sont accrues dans la plupart des régions en développement, ce qui suggère que les améliorations récentes ont davantage bénéficié aux hommes qu’aux femmes.
Le rapport révèle l’état désastreux de la protection de la maternité dans le monde. Malgré certains progrès, plus de 63 % des femmes continuent à accoucher sans bénéficier d’allocations de maternité, un chiffre qui atteint 94 % en Afrique subsaharienne. Non seulement l’absence d’appui financier pendant le congé maternité pénalise les femmes sur le plan économique, mais elle compromet également leur santé et leur bien-être et ceux de leurs enfants, perpétuant la pauvreté d’une génération à l’autre.
Les conflits et le changement climatique exacerbent les inégalités
Le rapport brosse un tableau très sombre de la nature de la pauvreté spécifique au genre. Les femmes et les filles sont surreprésentées parmi les pauvres à toutes les étapes de la vie, sachant que les disparités les plus criantes concernent les femmes en âge de procréer. Chez les femmes de 25 à 34 ans, la probabilité de vivre dans des foyers extrêmement pauvres est supérieure de 25 % à celle des hommes de la même tranche d’âge. Les conflits et le changement climatique exacerbent cette inégalité. Les femmes qui vivent dans des contextes fragiles ont 7,7 fois plus de risque de vivre dans l’extrême pauvreté que celles qui vivent dans des environnements non fragiles.
Les risques et les vulnérabilités spécifiques au genre sont souvent négligés dans les périodes postérieures aux chocs. Par exemple, les taux d’inflation extrêmement élevés qui prévalent depuis 2022 et qui ont conduit à une hausse vertigineuse des prix de l’alimentation et de l’énergie sont particulièrement préjudiciables pour les femmes. Le rapport révèle pourtant que, sur près de 1 000 mesures de protection sociale adoptées par les gouvernements de 171 pays dans les mois qui ont suivi, seuls 18 % ciblaient la sécurité économique des femmes.
Dans un monde en crise, le rapport d’ONU Femmes invite les gouvernements à offrir aux femmes et aux filles des moyens durables de sortir de la pauvreté, en priorisant les besoins des femmes et des filles dans leurs mesures de protection sociale et dans leurs réponses aux crises.
(reliefweb/ UN Woman / pas)
Plus d’informations :
Vous pouvez obtenir de plus amples informations et télécharger le rapport sur le site d’ONU Femmes
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