Un forum d'échange de connaissances destiné aux ingénieurs, scientifiques et professionnels associés.
Photo: © FAO

CIGR - Conférence internationale du génie rural 2012

La Conférence internationale biannuelle du génie rural de la Commission internationale du génie rural (CIGR) offre à des ingénieurs, des scientifiques et des professionnels associés un forum leur permettant d’échanger des connaissances, des informations et des expériences sur les développements récents dans l’agriculture et les biosystèmes. L’ONUDI et la FAO ont, en parallèle à cette conférence, organisé une conférence spéciale (SPC08) sur la mécanisation agricole et les technologies de post-récolte.

La Conférence internationale du génie rural de la CIGR qui, cette année, a eu lieu du 8 au 12 juillet à Valence, en Espagne, a réuni plus d’un millier de participants. Lors de cette conférence spéciale parallèle intitulée « Créer un avantage concurrentiel grâce à la mécanisation agricole et à la technologie post-récolte dans les pays en développement », les organisateurs, l’UNIDO et la FAO, ont abordé la question de savoir si et comment les agriculteurs des pays en développement, et en particulier des pays africains, pouvaient accroître la production agricole et créer de la valeur ajoutée grâce à des investissements réalisés dans la mécanisation et les technologies post-récolte.

Des exposés (13 au total) ont été présentés par des spécialistes au cours de trois sessions techniques et les résumés de ces documents sont disponibles sur le site internet de la conférence (voir le lien ci-dessous). Parmi les principales pistes évoquées, citons :

L’importance de l’énergie agricole pour l’exploitation

Les progrès en termes d’énergie agricole obtenus en Asie et en Amérique latine se sont traduits par des améliorations substantielles de la production céréalière. L’énergie agricole a atteint le niveau de 1,5 kW/ha en Inde, alors que ce chiffre est de moins de 0,2 kW/ha en Afrique subsaharienne. Les disponibilités accrues d’énergie agricole, en particulier dans les petites exploitations, représentent un élément essentiel à une productivité améliorée dans le secteur agricole.

Intensification de la production vivrière dans le cadre d’une agriculture durable
Des pratiques de production améliorées sont également nécessaires. Dans les pays en développement, 80 pour cent des denrées alimentaires sont produites par le secteur paysan traditionnel, et c’est donc là que les efforts visant à intensifier la production agricole au moyen de méthodes durables seront les plus fructueux. Au risque de trop simplifier, nous nous trouvons actuellement trop souvent confrontés à une situation de rendements agricoles médiocres et en diminution, à une capacité limitée à étendre les surfaces agricoles cultivées, à l’impact préjudiciable du changement climatique, à la dégradation du capital naturel (en particulier des sols), à une utilisation peu efficace de l’eau, à une pression démographique croissante et à la pauvreté ainsi qu’à la migration rurale-urbaine. La solution pour remédier à cette situation réside dans l’élaboration et l’adoption d’approches écosystémiques favorisant un accroissement de la production tout en préservant les ressources naturelles. L’agriculture conservatrice de ressources (semis directs, maintien de la couverture organique du sol, rotation des cultures et cultures de couverture) peut énormément contribuer à améliorer la situation actuelle, mais cela implique des changements et que l’on adopte des concepts et des machines se prêtant à une agriculture de conservation et adaptés aux besoins des petites exploitations. Un exemple probant pourrait être constitué par des planteuses et des semoirs en ligne adaptés et fabriqués localement qui permettraient de placer les semences et les fertilisants à la bonne profondeur dans un sol recouvert d’un paillis organique.

Fabrication locale

La fabrication locale donne lieu à des interactions complexes entre les fabricants eux-mêmes et d’autres parties prenantes clés, telles que les institutions techniques et de test qui fournissent des connaissances et des idées innovantes, les institutions financières qui procurent des financements à court et à moyen terme, les réseaux de concessionnaires, les prestataires de services de location, les institutions de formation technique et de gestion, les services d’atelier mécanique et, avant tout, les familles agricultrices elles-mêmes.

Stratégies de mécanisation

Les gouvernements africains ont encouragé les paysans à recourir à des machines agricoles en mettant en place des programmes de développement et des mesures d’incitation. En dépit de progrès indéniables, la place de la mécanisation agricole n’a malheureusement toujours pas atteint le niveau escompté. Cette situation est due à plusieurs raisons, en particulier à la façon dont les programmes d’ajustement structurel ont été mis en œuvre dans les années 1980, années durant lesquelles les rôles respectifs des secteurs public et privé n’étaient pas encore clairement définis. Depuis cette période, la mécanisation agricole est entrée dans un cercle vicieux voulant que les bas revenus agricoles entraînent une faible capacité d’épargne. La demande de services de mécanisation reste alors faible, ce qui se traduit par une productivité agricole médiocre qui, à son tour, est à l’origine de faibles revenus pour les paysans. Un deuxième cercle vicieux se forme ainsi du fait de la faible demande de services de mécanisation, qui se traduit par un bas niveau d’approvisionnement, des coûts unitaires élevés et une utilisation encore moindre par les paysans.

Il importe de transformer la situation en un cercle vertueux dans lequel la fourniture, à un coût raisonnable, de services de mécanisation aux agriculteurs contribuera à un accroissement de la demande. Cela permettra d’améliorer la productivité, les revenus et l’épargne, ce qui, à son tour, se traduira par une augmentation de la demande de services. Les stratégies de mécanisation nationales devront être conçues de façon à améliorer la fourniture de services de mécanisation aux petits paysans afin de réaliser ainsi les gains de production dont le secteur a si désespérément besoin.

Création de valeur ajoutée

L’intensification d’une production agricole durable nécessite nécessairement des volumes de production accrus qui, à leur tour, doivent être stockés et transformés afin de réduire les pertes et de créer de la valeur ajoutée. Cette création de valeur ajoutée agricole devient de plus en plus intéressante pour les agriculteurs et les autres entrepreneurs du secteur rural. La création de valeur ajoutée par la transformation des récoltes se traduit habituellement par un recours accru aux techniques agricoles dans des domaines tels que le stockage et le transport des denrées, la transformation des légumes, la mouture, la fabrication de produits laitiers et de produits à base de viande, et ainsi de suite.

Les pertes de denrées alimentaires sont le résultat de décisions de gestion prises tout au long de la chaîne de production, depuis le champ jusqu’à la table, et ces décisions peuvent affecter gravement le stockage et la qualité des produits. Les pertes se situent généralement aux alentours de 50 pour cent et comprennent les pertes sur l’exploitation avant, pendant et après la récolte ; les pertes post-récolte au niveau du stockage et du transport, les pertes occasionnées lors de la transformation et de la distribution et, finalement, les pertes enregistrées au point de consommation.

Conclusion

La conclusion tirée par la Conférence spéciale (SPC08) était claire : le recours aux techniques agricoles et à l’ingénierie alimentaire grâce à la mécanisation des exploitations et aux technologies post-récolte peut avoir un impact considérable, à la fois sur l’amélioration d’une production agricole durable, sur la réduction des pertes pendant et après la récolte ainsi que sur la création de valeur ajoutée à celle de la production tout au long de la chaîne de transformation post-récoltes.

Pour en savoir plus : CIGR

Brian Sims et Josef Kienzle, FAO, Rome, Italie

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