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Centres d’innovations vertes 2022 : Application d’innovations prometteuses à plus grande échelle
Lors de la deuxième conférence annuelle des centres d’innovation verte, 170 participants venus de 13 pays africains, d’Inde et d’Allemagne ont discuté sur le thème « Vision 2022 – working towards Innovation Systems for Rural Development ». Cette réunion s’est tenue à Nairobi, Kenya, du 13 au 16 décembre 2017. Les centres d’innovation verte font partie de l’initiative « Un seul monde sans faim » (SEWOH) gérée par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Des intervenants du ministère kenyan de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MALF), de l’Ambassade d’Allemagne à Nairobi, de la commission agricole du conseil des gouverneurs du Kenya (gouvernement du Kenya), et de la « Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit » (GIZ,) ont officiellement ouvert la conférence.
Vision 2022 – mettre l’accent sur le développement et l’intégration de structures autonomes
Stefan Schmitz (BMZ) a présenté les objectifs de Vision 2022 dans leurs grandes lignes et a expliqué comment contribuer à la réalisation de l’objectif de développement durable 2 (faim « zéro »). Il a souligné l’approche ascendante de la phase antérieure visant à tester les innovations localement avant de les adapter en vue d’une application à plus grande échelle.
Pour la prochaine phase, jusqu’en 2022, les approches dans les différents pays seront déployées à un niveau supérieur. Par conséquent, l’accent sera mis sur la transformation des produits en vue de créer plus d’emplois et d’établir un lien entre les zones rurales et urbaines. Stefan Schmitz a fait remarquer que l’intégration d’un plus grand nombre de partenaires nationaux et internationaux et l’attribution de plus de responsabilités au secteur privé étaient primordiales pour assurer la durabilité. Par ailleurs, la coordination de la planification conjointe liée à la production agricole, à la jeunesse et aux partenaires, aux échanges avec la recherche agricole, à l’amélioration de l’accès au financement agricole et à la collaboration au niveau régional pour générer des revenus, s’en trouverait renforcée.
Stefan Schmitz a dit qu’en conséquence, la formation professionnelle technique en agriculture (ATVET) soutenant l’adaptation au changement climatique, l’agriculture axée sur l’exportation, l’agriculture biologique et les énergies renouvelables prenait de l’importance. Mais tout cela doit être appuyé par un dialogue politique de haut niveau abordant la question des réformes. La recherche commune conjointe pourrait fournir des informations pour ce processus.
Stefan Schmitz a insisté sur le fait qu’un meilleur accès aux intrants, aux connaissances, aux marchés et à l’énergie était nécessaire, parallèlement à la création d’un environnement viable dans les zones rurales.
Adoption d’approches globales visant à aboutir à une solution sur mesure
Anne Onyango (MALF, Kenya) s’est exprimée sur la nécessité d’harmoniser les réglementations est-africaines et africaines relativement à l’accès aux marchés et au commerce, et d’encourager une coopération régionale permettant d’élargir le marché.
Dalila Dalhoumi (APIA, Tunisie) a fait remarquer que les Tunisiennes vivant en milieu rural n’avaient toujours pas accès à la terre ou aux technologies de l’information et de la communication (TIC). De son côté, Christel Weller-Molongua (GIZ) a rappelé que les droits liés au genre et les droits fonciers restaient un problème d’une grande importance. Elle a déclaré que de tous les pays dans lesquels l’Initiative « Un seul monde sans faim » (SEWOH) était présente, seulement deux étaient prêts à mettre en œuvre des projets de réforme foncière.
Les participants ont examiné les questions critiques transnationales et intersectorielles dans des pôles thématiques. L’adaptation au changement climatique, la possibilité de « sauver le monde avec des pommes de terre », les organisations d’agriculteurs, le financement agricole et le partage des connaissances entre les pays, ont été certains des autres thèmes abordés à Nairobi.
Partager les innovations entre les pays
En principe, une innovation est une nouvelle approche dans une région ; ce qui veut dire qu’elle ne doit pas nécessairement être une nouvelle approche mondiale, mais qu’elle n’existe pas encore dans la zone d’intervention concernée. Dans un « marché d’idées », chaque centre d’innovation a présenté ses approches ou technologies innovantes ayant déjà été déployées à plus grande échelle ou actuellement préparées pour un déploiement à plus grande échelle. Le Prix 2017 de l’innovation a été attribué à l’équipe tunisienne de Plantix, une « app » d’auto-apprentissage adaptée au niveau national pour obtenir un diagnostic et un traitement contre des organismes nuisibles et des maladies des plantes sur la base d’une photo représentant une plante infectée. La photo est téléchargée, et quelques secondes plus tard l’utilisateur reçoit des informations sur la maladie ou l’organisme nuisible concernés, ainsi qu’une recommandation de traitement.
Parmi les innovations présentées par d’autres pays, citons :
- Volet de formation structurée aux bonnes pratiques agricoles (Good Agricultural Practice – GAP) visant à atteindre de nombreux agriculteurs (Nigeria)
- Étuve à riz (300kg/jour) facilitant les travaux de transformation effectués par les femmes (Mali)
- Système fiable de serres à tomates et pommes de terre (Inde)
- Promotion de variétés de blé traditionnelles (Éthiopie)
- Séchoir ballon hybride et dressage d’oiseaux de proie à attaquer les herbivores pour améliorer les rendements (Ghana)
- Substitut de viande bon marché à base de soja visant à combler le déficit en protéines occasionné par la malnutrition (Malawi)
- Fertilisation du sol avec un mélange d’urée et d’huile de margousier (50:50) pour assurer une plus grande disponibilité d’azote dans le sol tout en réduisant les coûts (Bénin)
- Arroseur solaire automatique mobile (Cameroun)
- Pistes d’innovations (Togo)
Daniela Böhm, Société allemande d’agriculture, Francfort/Main, Allemagne
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