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Augmentation des risques d’inondation dans le monde
En janvier 2018, les experts de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK) ont prévenu que les variations de précipitations dues au réchauffement de la planète allaient augmenter les risques d’inondation partout dans le monde. Aujourd’hui déjà, les inondations fluviales sont au nombre des catastrophes naturelles les plus courantes et dévastatrices.
Les experts ont calculé l’accroissement nécessaire de protection contre les inondations à l’échelle mondiale jusque dans les années 2040, avec ventilation des résultats au niveau des régions et des villes. Ils constatent que les besoins d’adaptation sont les plus importants aux États-Unis, dans certaines régions de l’Inde et d’Afrique, en Indonésie et en Europe centrale. À défaut de prendre des mesures appropriées, des millions de personnes seront exposées à de graves inondations.
L’augmentation des risques d’inondations fluviales au cours des 2 ou trois décennies à venir sera due à la quantité de gaz à effet de serre déjà émise dans l’atmosphère et ne dépendra par conséquent pas de notre volonté ou non de limiter le réchauffement de la planète.
Sans mesures d’adaptation supplémentaires telles que le renforcement des digues, une meilleure gestion des cours d’eau, le durcissement des normes de construction ou les déplacements de population, le nombre de personnes touchées par les dix pour cent les plus désastreux des épisodes d’inondation fluviale augmentera dans bien des endroits.
L’Asie est la plus touchée par les inondations
Le nombre de personnes exposées aux risques d’inondation devrait passer de 6 à 12 millions en Amérique du Sud, de 25 à 34 millions en Afrique et de 70 à 156 millions en Asie. Ces chiffres pourraient même être en dessous de la réalité dans la mesure où ils ne tiennent pas compte de la croissance démographique et de l’accélération de l’urbanisation. En Afrique, c’est dans le bassin du Niger et le long du Nil et du Zambèze que les besoins d’adaptation seront les plus grands.
L’Asie est le continent où le risque historique d’inondation est le plus élevé et où l’accroissement de ce risque est le plus marqué. Le Pakistan est déjà très touché et le risque d’inondation devrait presque doubler au niveau infranational. Ses huit provinces sont déjà concernées et les plus touchées sont les provinces du Pendjab et du Sind. On constate un risque d’inondation et un besoin d’adaptation aussi élevés dans 26 des 36 États et territoires indiens, la province du Bihar étant la plus touchée.
L’étude s’appuie sur des simulations informatiques exhaustives exploitant des données fluviales actuelles provenant d’un grand nombre de sources. Les données sur les variations de pluviométrie, l’évaporation, etc., sont fournies par le plus important projet mondial d’intercomparaison de modélisation des impacts climatiques (Inter-sectoral Impact Model Inter-comparison Project – ISIMIP). D’après les chercheurs, la résolution spatiale de la nouvelle étude est environ dix fois supérieure à celle des simulations climatiques informatiques généralement utilisées.
À lire également (en anglais):
Sven N. Willner, Anders Levermann, Fang Zhao, Katja Frieler (2018):Adaptation required to preserve future high-end river flood risk at present levels. Science Advances [DOI:10.1126/sciadv.aao1914]
(PIK/ile)
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