Agriculture biologique – une opportunité de développement

Auteur : Petko Draganov

La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a tenu sa dernière conférence ministérielle quadriennale majeure à Doha, en avril de cette année. Cette conférence avait pour thème La mondialisation axée sur le développement : vers une croissance et un développement durable et inclusif. Pour atteindre cet objectif, il faut une transformation fondamentale de l’agriculture vers une agriculture durable. Une partie importante du document final de la conférence Rio+20 est consacrée à l’agriculture durable et donne d’autant plus de valeur à ce message.

La CNUCED joue un rôle actif dans la promotion du passage à des formes plus durables et inclusives d’agriculture, y compris à l’agriculture biologique. La prochaine édition du Trade and Development Review (2012) mettra l’accent sur les difficultés liées à la transformation de l’agriculture pour qu’elle puisse faire face au changement climatique et assurer la sécurité alimentaire.

L’agriculture biologique offre un éventail impressionnant d’avantages économiques et environnementaux, ainsi qu’en matière de sécurité alimentaire et de santé. Ces avantages sont les suivants : accroissement des revenus, régimes alimentaires plus stables et plus nutritifs, amélioration de la fertilité du sol, réduction de l’érosion du sol, plus grande résistance aux conditions climatiques extrêmes (sécheresse et pluies abondantes, par exemple), meilleure efficacité des ressources, réduction de l’empreinte carbone, moindre dépendance aux intrants extérieurs et réduction de la migration du milieu rural vers le milieu urbain).

Les agriculteurs biologiques gagnent plus

Des études réalisées par la CNUCED montrent que les agriculteurs biologiques ont généralement de meilleurs revenus. Cela tient à la croissance rapide des marchés et aux avantages en matière de prix et de qualité. Parallèlement, côté frais, ils consacrent moins de dépenses aux intrants achetés à l’extérieur et dont les prix, comme nous l’avons vu récemment, peuvent être très fluctuants et suivent généralement une courbe ascendante. L’agriculture écologique/biologique dépend essentiellement de ressources renouvelables localement disponibles, ce qui protège les agriculteurs des hausses subites des prix associées aux intrants extérieurs (comme cela peut être le cas, par exemple, avec les prix du pétrole). Le fait que les ressources soient localement disponibles a également un effet multiplicateur positif sur les économies locales en créant des emplois et améliorant les revenus.

C’est bon pour la sécurité alimentaire

Les systèmes de production biologique peuvent également contribuer à augmenter les rendements. Une étude conjointe de la CNUCED et du PNUE sur 114 cas africains a montré que l’application de techniques biologiques entraînait une augmentation moyenne de 116 pour cent des rendements. Cette combinaison de revenus nets plus élevés et d’alimentation nutritive variée confirme que l’agriculture biologique est bonne pour la sécurité alimentaire. Elle a également plus de chance d’être durable à long terme car le passage à l’agriculture biologique contribue à renforcer le capital humain, social, financier et physique dans les communautés agricoles.

De bons produits

Certains produits biologiques sont certifiés, un moyen de garantir aux acheteurs que le procédé de production est conforme aux normes de production biologique. Les produits biologiques certifiés peuvent être commercialisés au niveau international sur des marchés dynamiques. 80 pour cent des exploitations agricoles biologiques certifiées de la planète se trouvent dans des pays en développement. De plus, ces derniers représentent 73 pour cent des terres certifiées comme zones de collecte sauvage et d’apiculture biologiques. Par ailleurs, d’innombrables agriculteurs de pays en développement pratiquent l’agriculture biologique sans être officiellement certifiés.
L’existence de différences mineures dans les normes biologiques et les conditions de certification peuvent entraver le commerce. L’harmonisation et l’équivalence – supposant une reconnaissance mutuelle de différentes normes et différents systèmes d’évaluation de la conformité – sont un moyen d’éviter ces différences et de faire en sorte que les marchés des produits biologiques continuent de croître. Le commerce des produits biologiques doit être ouvert et fondé sur le principe d’équivalence de manière à faciliter l’accès aux marchés. Depuis dix ans, la CNUCED coopère avec l’IFOAM – Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique – et la FAO pour réduire les obstacles techniques à la commercialisation grâce à l’harmonisation et l’équivalence.

Politiques de soutien

Pour toutes les raisons mentionnées ci-dessus, l’agriculture biologique peut contribuer de manière essentielle au développement inclusif et durable. Nous devons tous travailler main dans la main pour sensibiliser la population à l’agriculture biologique et élaborer des politiques et programmes de soutien pour l’aider à gagner du terrain. La CNUCED et le PNUE ont préparé un ensemble de meilleures pratiques pour une politique biologique. Les pays doivent évaluer leurs politiques actuelles, supprimer les mesures de nature à fausser le marché, inclure les produits biologiques dans les programmes de recherche et formation et soutenir le développement des marchés biologiques intérieurs et extérieurs.


Petko Draganov
Secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Genève, Suisse
Contact  : Sophia.Twarog@unctad.org

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